SERIE 4 - Approximations hydrogénoïdes de Slater -
Propriétés atomiques
Exercice 1 :
Le tableau suivant donne :
le rayon de covalence et le rayon ionique (en A°) et les énergies de première
ionisation (E.I.1) et de deuxième ionisation (E.I.2) en
KJ mol-1 des 4 premiers alcalins.
|
Rayon Covalent (A°) |
Rayon Ionique (A°) |
E.I 1 (KJ mol-1) |
E.I 2 (KJ mol-1) |
Lithium |
1,23 |
0,60 |
520,3 |
7298 |
Sodium |
1,54 |
0,95 |
495,8 |
4562 |
Potassium |
2,03 |
1,33 |
419 |
3051 |
Rubidium |
2,16 |
1,48 |
403 |
2632 |
·
Rappeler
l’expression des rayons des orbites permises pour l’électron des atomes
hydrogénoïdes obtenue dans le modèle de Bohr.
R = (h2 e0 / p m e2) [ n2 / Z ] = a0 [ n2 / Z ]
R = a0 n2 / Z*
R = a0 n2 / Z*
Dans une même colonne la
valeur de n augmente d'une unité quand on passe d'une ligne à l'autre simultanément
la valeur de Z* n'augmente pratiquement pas. Le terme n2 augmentant
plus vite que Z* le rayon augmente quand on descend dans une même colonne.
L’alcalin M
de configuration électronique [gaz rare] ns1 cherche à se stabiliser
en perdant son électron de valence ns1. On obtient ainsi un
cation M+ ayant la structure d’un gaz rare.
On suppose
que la relation R = a0 n2/Z* reste valable pour l’ion
obtenu voyons comment évoluent n et Z* quand on passe de M à M+.
·
n diminue d’une unité puisque l’unique électron de la couche de
valence ns1 est arraché.
·
Z* varie lui aussi fortement. Puisque on a enlevé un électron
l’effet d’écran diminue et Z* augmente donc.
·
n diminuant et Z* augmentant : n2/Z* diminue
fortement et le rayon de l’ion est très inférieur à celui de l’atome neutre.
Exemple :
Na : n = 3 et Z* =
2,2 Þ n2 / Z* = 9 / 2,2 = 4,09
Na+ : n
= 2 et Z* = 6,85 ( =Z*Ne+1 ) Þ n2/Z* = 4 / 6,85 = 0,58
Un petit
atome à ses électrons de valence proches du noyau ils sont donc fortement
attiré par celui-ci, ils seront donc difficiles a arracher ce qui correspond a
une énergie d'ionisation élevée.
Inversement,
un gros atome à ses électrons de valence éloignés du noyau ils sont donc
faiblement attiré par celui-ci, ils seront donc faciles a arracher ce qui
correspond a une énergie d'ionisation peu élevée. L'énergie d'ionisation varie
donc en sens inverse du rayon atomique.
On peut
raisonner de plusieurs manières :
·
En enlevant un électron on diminue l’effet d’écran, et le Z* augmente donc. Les électrons
étant soumis a une charge nucléaire plus forte seront plus fortement retenu par le noyau et donc plus difficiles à arracher ; soit une énergie de
deuxième ionisation plus élevée que l’énergie de première ionisation.
.
Le rayon
diminuant les électrons sont de plus en plus près du noyau et donc de plus en
plus difficiles à arracher.
L'ion X+
obtenu possède la structure électronique d'un gaz rare, il est donc extrêmement
stable et l'arrachage d'un deuxième électron est donc très difficile.
K Z = 19 : 1s2 ; 2s2
2p6 ; 3s2 3p6
; 4s1
K+ Z = 19 : 1s2 ; 2s2
2p6 ; 3s2 3p6
K2+ Z = 19 : 1s2 ; 2s2
2p6 ; 3s2 3p5
EK = 2 E1 + 8 E2 + 8 E3
+ E4
EK+ = 2 E1
+ 8 E2 + 8 E3
EK2+ = 2 E1
+ 8 E2 + 7 E'3
Première ionisation :
K è K+
+ 1 e-
E.I.1 = EK+ - EK = - E4
Calcul de E4 :
K Z = 19 : 1s2 ; 2s2
2p6 ; 3s2 3p6
; 4s1
Z* = 19 - ( 8 * 0,85 ) - 10 = 2,2
E4
= -13,6 * 2,22 / 16 = -4,1 eV
E.I.1 = 4,1 eV
= 4,1 * 96,5 = 396 Kj.mol-1
Remarque : Conversion des eV en
KJ.mol-1
On multiplie par
e (charge élémentaire) puis par N (nombre d'avogadro) pour passer des eV (sous
entendu par atomes) au J.mol-1. Le produit F = N * e correspond à la
charge d'une mole d'électron et est appelé le Faraday, sa valeur est F = 96500
C.
Valeur
expérimentale : 419 KJ.mol-1
Ecart : ( 396-
419 ) / 419 * 100 = 5.5 %
L'accord entre
valeur calculée et valeur expérimentale est correct vu la simplicité du modèle
utilisé pour le calcul.
Deuxième
ionisation :
K+ è K2+ + 1 e-
EK+ = 2 E1
+ 8 E2 + 8 E3
EK2+ = 2 E1
+ 8 E2 + 7 E'3
E.I.2 = EK2+ - EK+ = 7 E'3 - 8 E3
Calcul de E3
:
K+ Z = 19 : 1s2 ; 2s2 2p6 ; 3s2 3p6
Z* = 19 - ( 7 * 0,35 ) - ( 8 * 0,85 ) - 2 = 7,75
E3 = -13,6 * 7,752 / 9 = 90,76 eV
Calcul de E'3 :
K2+ Z = 19 : 1s2 ; 2s2 2p6 ; 3s2 3p5
Z* = 19 - ( 6 * 0,35 ) - ( 8 * 0,85 ) - 2 = 8,1
E'3 = -13,6 * 8,12 / 9 = 99,14 eV
Calcul de E.I.2 :
E.I.2 = ( 7 * -99,14 ) - ( 8 * - 90,76 ) = 32,1 eV =
3095 eV
Valeur
expérimentale : 3051 KJ.mol-1
Ecart : ( 3051
- 3095 ) / 3051 * 100 = 1,4 %
L'accord entre
valeur calculée et valeur expérimentale excellent.
Evaluation des rayons
ioniques (méthode de Pauling) :
Dans le Chlorure de
Potassium KCl la distance internucléaire K-Cl est de 3,14 A°.
Evaluer les rayons ioniques
de K et de Cl.
On suppose que le rayon des
ions est comme celui des atomes proportionnel à n2/Z*.
On suppose de plus que la
constante de proportionnalité est la même pour les anions et les cations.
Anion : RA = k nA2 / Z*A
Cation : RC = k
nC2 / Z*C
RA / RC
= ( nA2 / nC2 ) ( Z*C /
Z*A ) = K
RA = K RC
d = RA + RC = K RC + RC = RC
( 1 + K )
RC = d / ( 1 + K
)
RA = K d / ( 1 +
K )
Application numérique :
Cation :
K+ Z = 19 : 1s2 ; 2s2 2p6 ; 3s2 3p6
Z* = 19 - ( 8 * 0,35) - ( 8 * 0,85 ) -2 = 7,64
n = 3
Anion :
Cl- : Z = 17 : 1s2 2 s2 2 p6 3
s2 3 p6
Z* = 17 - ( 7 * 0,35 ) - ( 8 * 0,85 ) - 2 = 5,75
n = 3
K = ( nA2 / nC2 ) ( Z*C
/ Z*A ) = ( 3 / 3 ) * ( 7,64 / 5,75 ) = 1,329
RC = RK+
= d / ( 1 + K ) = 3,14 / 2,329 = 1,35 A° (valeur des tables : 1,33 A°)
RA = RCl-
= K RC = 1,329 * 1,35 = 1,79 A° (valeur des tables : 1,81 A°)
Exercice 2 : Les éléments de la colonne 14
Les éléments de la colonne
14 de la classification périodique sont dans l'ordre de leur numéro atomique
croissant : Carbone - Silicium - Germanium - Etain - Plomb
Le tableau suivant résume
quelques données sur ces éléments :
Nom |
Rayon de covalence (A°) |
Rayons ioniques (A°) |
Carbone |
0,77 |
|
Silicium |
1,18 |
|
Germanium |
1,22 |
0,53 - 0,93 |
Etain |
1,40 |
0,71 - 1,12 |
Plomb |
1,46 |
0,84 - 1, 20 |
Nom |
Symbole |
Z |
Configuration électronique simplifiée [gaz rare] (couches externes) |
Z* |
Carbone |
C |
6 |
[He] 2s2 2p2 |
3,25 |
Silicium |
Si |
14 |
[Ne] 3s2 3p2 |
4,15 |
Germanium |
Ge |
32 |
[Ar] 3d10 4s2 4p2 |
5,65 |
Etain |
Sn |
50 |
[Kr] 4d10 5s2 5p2 |
5,65 |
Plomb |
Pb |
82 |
[Xe] 4f14 5d10 6s2 6p2 |
5,65 |
2.
Modèle
de Bohr des atomes hydrogénoïdes : (Aucune démonstration n'est demandée)
2-1: Enoncer le postulat de
Bohr
Le moment cinétique
de l'électron est quantifié et ne peut prendre que des valeurs multiples de h /
(2p)
m v R = n [ h
/ (2p) ]
avec n =
nombre quantique principal = nombre entier naturel non nul
2-2: Donner l'expression
obtenue pour le rayon d'une orbite de Bohr.
R = (h2 e0 / p m e2) [ n2 / Z ] = a0 [ n2 / Z ]
Avec a0
= premier rayon de Bohr = 0,529 A°
2-3 : Donner l'expression
obtenue pour l'énergie de l'électron sur une orbite de Bohr.
ET = - [m e4 / 8 e02 h2 ] * [ Z2 / n2 ]
Avec : [m e4 / 8 e02 h2 ] = 2,17 10-18 J = 13,6 eV = E0
ET = - E0 * [ Z2 / n2 ]
2-4 : Que deviennent les
deux expressions précédantes dans le cadre du modèle des approximations
hydrogénoïdes de Slater.
R = a0 [ n2 / Z * ]
ET = - E0 * [ Z*2 / n2 ]
Rayons de covalence et
rayons atomiques
On évalue le rayon atomique
par l'expression Ra = a0 n2 / Z*
On peut donc calculer en
utilisant cette expression les rayons atomiques des éléments de la colonne 14.
3-1 : Complétez le tableau.
|
n2 / Z* |
Rayon atomique (A°) |
Carbone |
1,23 |
0,65 |
Silicium |
2,17 |
1,15 |
Germanium |
2,83 |
1,50 |
Etain |
4,42 |
2,34 |
Plomb |
6,37 |
3,37 |
3-2 : Donner la définition
du rayon de covalence d'un atome.
Le rayon de
covalence d’un atome est une donnée expérimentale.
Supposons la
molécule A2, dans cette molécule il existe une liaison A - A dont la
longueur est mesurable expérimentalement.
Par définition,
le rayon de covalence de l’atome A sera la moitié de cette distance de liaison.
Représenter graphiquement
l'évolution du Rayon de covalence en fonction du rayon atomique (définit comme
précédemment) pour les éléments de la colonne 14.
élément |
Rayon de Covalence (A°) |
Rayon atomique (A°) |
Carbone |
0,77 |
0,65 |
Silicium |
1,18 |
1,15 |
Germanium |
1,22 |
1,50 |
Etain |
1,40 |
2,34 |
Plomb |
1,46 |
3,37 |
3-4 : Existe-t-il une
relation de proportionnalité entre Rayon de covalence et rayon atomique pour
les éléments de la colonne 14 ?
Non, la
courbe n'est pas une droite passant par l'origine, il n'y a donc pas
proportionnalité.
3-5 : En fait, pour
"améliorer "le modèle de Slater on utilise des valeurs
"corrigées" de n notées n*. Pour n = 1, 2 ou 3 on a simplement n* =
n, pour n = 4 on prend n* = 3,7 et pour n = 5 on prend n* = 4. Sur le graphique
précédant faire figurer les points obtenus en utilisant ces valeurs corrigées
de n.
élément |
n* |
n*2 / Z* |
Rayon atomique corrigé (A°) |
Carbone |
2 |
1,23 |
0,65 |
Silicium |
3 |
2,17 |
1,15 |
Germanium |
3,7 |
2,42 |
1,28 |
Etain |
4 |
2,83 |
1,50 |
3-6 : Le résultat obtenu
est-il plus satisfaisant ?
Avec les
valeurs "corrigées" on obtient une assez bonne corrélation linéaire,
il n'y a pas proportionnalité au sens strict, car la droite ne passe pas tout à
fait par l'origine. La relation linéaire est néanmoins assez satisfaisante.
3-7 : Quelle valeur faut-il
donner à n* quand n = 6 ?
On lit
graphiquement que le rayon atomique du Plomb doit être de 1,65 A° environ pour
obtenir un bon alignement avec les autres points.
R = a0 n*2 / Z*
n*2 = R * Z*
/ a0 = 1,65 * 5,65 /
0,529 = 17,623
soit : n* = 4,2
4) Rayons ioniques :
Pour chaque rayon ionique
de la table fournie donner la nature de l'ion correspondant.. Justifier
qualitativement vos réponses.
On constate que les rayons ioniques donnés sont
toujours inférieurs aux rayons de covalence, cela montre qu'il s'agit de
cations. En effet, en perdant des électrons l'atome voit son Z* augmenter par
diminution de l'effet d'écran, les électrons sont donc soumis à une attraction
plus importante du noyau et ils se rapprochent donc de lui, soit une diminution
du rayon atomique. Cette contraction est d'autant plus importante que la charge
de l'ion augmente, les rayons ioniques les plus petits correspondent donc aux
fortes charges.
La prévision des
ions stables donnés par un atome (des blocs s ou p) se fait en première
approximation en utilisant la règle de l'octet. L'atome cherche à acquérir la
structure électronique du gaz rare le plus proche dans la classification
périodique. Dans le cas de la colonne 14 située au milieu de la classification
les éléments ont deux possibilités pour satisfaire à la règle de l'octet :
ressembler au gaz rare qui les précèdent en perdant 4 électrons ou ressembler
au gaz rare qui les suit en gagnant 4 électrons.
La règle de
l'octet permet donc de prévoir l'existence d'ions du type A4+ et A4-.
Dans le cas des
éléments de la colonne 14, la configuration électronique de la couche de
valence est du type : n s2 - n p2. Ils peuvent
donc perdre les 4 électrons de leurs couche de valence pour donner l'ion A4+.
Ils peuvent également ne perdre que les deux électrons p pour donner l'ion A2+,
cet ion est également stable en raison de la sous-couche n s2
totalement remplie.
La formation
d'anions en gagnant 4 électrons est également possible, à condition toutefois
que l'élément ne soit pas un métal. Le carbone non métal caractérisé pourra
donner l'ion C4-. Le Plomb et l'Etain non-métaux caractérisés ne le
feront pas. Le Silicium et le Germanium sont des semi-métaux intermédiaires
entre métaux et non-métaux.
Exercice 3 :
Soit 4 éléments X, Y, Z et
W.
On sait que ces 4 éléments
sont situés dans les 3 premières lignes de la classification périodique.
On donne les 5 premières
énergies d’ionisation (en eV) de ces quatre éléments.
On donne d’autre part une
représentation graphique de la variation de ces énergies d’ionisation.
1) Identifiez pour chacun
de ces éléments sa colonne dans la classification.
2) Pour un de ces 4
éléments on peut sans hésitation attribuer aussi sa ligne dans la classification.
De quel élément s’agit-il ? Donner son symbole chimique et son nom.
3) Deux de ces éléments
appartiennent à un même groupe de la classification, comment cela se traduit-il
sur la représentation graphique ? Attribuer à ces deux atomes leur symbole et
leur nom.
4) Enfin l’attribution
certaine d’une ligne est difficile pour un de ces éléments.
Lequel ? Proposer pour cet
élément les deux possibilités pour son symbole et son nom. Pour lever
l’indétermination sur la nature de cet élément calculer trois de ses énergies
d’ionisation par les approximations hydrogénoïdes de Slater. Identifier cet
élément par comparaison avec les valeurs expérimentales.
5) Pour l’atome Z sur le
graphique on constate que les énergies d’ionisation successives se répartissent
en deux groupes de deux (EI1 et EI2) (EI3 et
EI4) ; EI5 étant très différente. Justifiez cette
répartition.
E.I |
Atome X |
Atome Y |
Atome Z |
Atome W |
1 |
8,26 |
11,22 |
8,12 |
5,14 |
2 |
25 |
24,27 |
16,27 |
47,3 |
3 |
37,75 |
47,65 |
33,35 |
71,6 |
4 |
258,1 |
64,22 |
44,93 |
98,9 |
5 |
338,5 |
390,1 |
156,6 |
138,4 |
1) Identifiez pour chacun de ces éléments sa
colonne dans la classification.
Pour attribuer à chaque élément sa colonne,
il suffit de chercher pour quelle ionisation on observe une brusque élévation.
Ce saut correspond à la structure du gaz rare très stable.
Elément X : le saut se produit pour la quatrieme ionisation. X3+
possède la structure d’un gaz rare et X appartient à la colonne 13 de la
classification : X = B ou Al.
Eléments Y et Z : le saut se produit pour la cinquieme ionisation. X4+
et Z4+ possèdent la structure d’un gaz rare et X et Z appartiennent à
la colonne 14 de la classification : Y et Z = C ou Si.
Elément W : le saut se produit pour la deuxième ionisation. X+
possède la structure d’un gaz rare et X appartient à la colonne 1 de la
classification : W = Li ou Na.
2) Pour un de ces 4 éléments on peut sans
hésitation attribuer aussi sa ligne dans la classification. De quel élément
s’agit-il ? Donner son symbole chimique et son nom.
Parmi les éléments possibles (B, Al, C, Si,
Li et Na) on peut éliminer Li puisque celui-ci ne possède que trois électrons
et ne peut donc avoir 5 ionisations successives. L'élément W appartenant à la
colonne 1 est donc le sodium Na. W = Na.
3) Deux de ces éléments appartiennent à un
même groupe de la classification, comment cela se traduit-il sur la
représentation graphique ?
Attribuer à ces deux atomes leur symbole et
leur nom.
Les atomes Y et Z appartiennent à la même
colonne. Cela se traduit par une grande similitude des courbes (parallélisme
évident).
L'énergie de première ionisation varie en
sens inverse du rayon atomique.
Plus l’atome est petit, plus l'électron est
près du noyau et plus il est difficile à arracher.
Le rayon atomique variant sensiblement comme
n2/Z* augmente quand on descend dans une colonne car l’augmentation
de n2 l’emporte largement sur celle de Z*. L'élément ayant l'énergie
de première ionisation la plus élevée est donc l'élément situé le plus haut.
Y est le
carbone et Z le silicium.
4) Enfin l’attribution certaine d’une ligne
est difficile pour un de ces éléments.
Lequel ? Proposer pour cet élément les deux
possibilités pour son symbole et son nom. Pour lever l’indétermination sur la
nature de cet élément calculer ses trois premières énergies d’ionisation par les
approximations hydrogénoïdes de Slater. Identifier cet élément par comparaison
avec les valeurs expérimentales.
Il ne reste qu’a identifier X qui peut être B
ou Al.
Calculons les trois premières énergies
d’ionisation de B :
B |
1s2 |
2s2
, 2 p1 |
|
2 E1 |
3 E2 |
B+ |
1s2 |
2s2 |
|
2 E1 |
2 E'2 |
B2+ |
1s2 |
2s1 |
|
2 E1 |
E''2 |
B3+ |
1s2 |
|
|
E1 |
|
EB =
2 E1 + 3 E2 EB+ = 2 E1 + 2 E’2
EB2+ = 2 E1 + E’’2 EB3+ = 2 E1
Energie de première ionisation :
B à B+ + 1 e-
E.I.1 = EB+ - EB = 2 E’2 – 3 E2
Energie de deuxième ionisation :
B+ à B2+ + 1 e-
E.I.2 = EB2+ - EB+ = E’’2 – 2 E’2
Energie de troisième ionisation :
B2+ à B3+ + 1 e-
E.I.3 = EB3+ - EB2+ = - E’’2
E2 =
-13,6 * Z*E22 / 4 E’2 = -13,6 * Z*E’22
/ 4 E’’2 = -13,6 * Z*E’’22 / 4
Z*E2
= Z*B = 5 – ( 2 * 0,35 ) – ( 2 * 0,85 ) = 2,6
Z*E’2
= Z*B+ = 2,6 + 0,35 = 2,95
Z*E’’2
= Z*B2+ = 2,95 + 0,35 = 3,3
E2 =
-13,6 * 2,62 / 4 = -22,98 eV
E’2 =
-13,6 * 2,952 / 4 = -29,58 eV
E’’2
= -13,6 * 3,32 / 4 = -37,03 eV
E.I.1
= 2 E’2 – 3 E2 = ( 2 * -29,58 ) – ( 3 * - 22,98 ) = 9,8
eV
E.I.2
= E’’2 – 2 E’2 = -37,03 – ( 2 * -29,58 ) = 22,1eV
E.I.3
= - E’’2 = 37,0 eV
|
Calculé pour B |
Expérimental pour X |
Ecart % |
E.I.1 |
9,8 |
8,26 |
18,6 |
E.I.2 |
22,1 |
25 |
-11,6 |
E.I.3 |
37,0 |
37,8 |
-2,1 |
L’examen du tableau montre que les valeurs
calculées pour le Bore s’accordent assez bien avec celles données pour l’atome
X. On peut donc supposer que X est le Bore.
A titre de vérification, calculons les trois premières
énergies d’ionisation de Al :
Al |
1s2 |
2s2
, 2p6 |
2s2
, 2 p1 |
|
2 E1 |
8 E2 |
3 E3 |
Al+ |
1s2 |
2s2
, 2p6 |
2s2 |
|
2 E1 |
8 E2 |
2 E'3 |
Al2+ |
1s2 |
2s2
, 2p6 |
2s1 |
|
2 E1 |
8 E2 |
E''3 |
Al3+ |
1s2 |
2s2
, 2p6 |
|
|
E1 |
8 E2 |
|
Al 1s2 2s2,
2p6 3s2 , 3p1 ( E1, E2 ,E3
)
Al+
1s2 , 2s2 2p6 , 3s2 ( E1 , E2
, E’3 )
Al2+
1s2 , 2s2 2p6 , 3s1 ( E1 ,
E2 , E’’3 )
Al3+
1s2 2s2, 2p6 ( E1 , E2)
EAl = 2 E1
+ 8 E2 + 3 E3
EAl+
= 2 E1 + 8 E2 + 2 E’3
EAl2+
= 2 E1 + 8 E2 + E’’3
EAl3+
= 2 E1 + 8 E2
Energie de
première ionisation :
Al à Al+ + 1 e-
E.I.1 = EAl+ - EAl = 2 E’3 – 3 E3
Energie de deuxième ionisation :
Al+ à Al2+ + 1 e-
E.I.2 = EAl2+ - EAl+ = E’’3 – 2 E’3
Energie de troisième ionisation :
Al2+ à Al3+ + 1 e-
E.I.3 = EAl3+ - EAl2+ = - E’’3
E3 =
-13,6 * Z*E32 / 4 E’3 = -13,6 * Z*E’32
/ 4 E’’3 = -13,6 * Z*E’’32 / 4
Z*E3
= Z*Al = 13 – ( 2 * 0,35 ) – ( 8 * 0,85 ) – ( 2 * 1 ) = 3,5
Z*E’3
= Z*Al+ = 3,5 + 0,35 = 3,85
Z*E’’3
= Z*Al2+ = 3,85 + 0,35 = 4,2
E3 = -13,6
* 3,52 / 9 = -18,51 eV
E’3 =
-13,6 * 3,852 / 9 = -22,40 eV
E’’3
= -13,6 * 4,22 / 9 = -26,66 eV
E.I.1
= 2 E’3 – 3 E3 = ( 2 * -22,40 ) – ( 3 * - 18,51 ) = 10,7
eV
E.I.2
= E’’3 – 2 E’3 = -26,66 – ( 2 * -22,40 ) = 18,1 eV
E.I.3
= - E’’3 = 26,7 eV
|
Expérimental pour X |
Calcule pour Al |
Expérimental pour Al |
Ecart % |
E.I.1 |
8,26 |
10,7 |
6,0 |
78 |
E.I.2 |
25 |
18,1 |
18,8 |
-3,7 |
E.I.3 |
37,8 |
26,7 |
28,5 |
-6,3 |
L’examen du tableau montre que les valeurs calculées
pour l’Aluminium ne s’accordent aucunement avec les données concernant l’atome
X. L’atome X n’est donc pas l’Aluminium mais bien le Bore comme nous l’avions
trouve précédemment.
En revanche les valeurs calculées pour E.I2
et E.I3 s’accordent assez bien avec les valeurs expérimentales
(colonne 4), ce qui confirme l'intérêt des règles de Slater. L'écart énorme
trouvé pour E.I1 peut s’expliquer par les configurations
électroniques de Al et Al+.
Al+ possédant une couche
complètement remplie est stabilisé, il est donc formé facilement et E.I 1
est "anormalement " faible. (voir exercice 1)
Conclusion : X = B
5) Pour l’atome Y sur le graphique on
constate que les énergies d’ionisation successives se répartissent en deux
groupes de deux (EI1 et EI2) (EI3 et EI4)
; EI5 étant très différente. Justifiez cette répartition.
Exercice 4 :
* Pour les atomes suivants
: F - O - C - Mg - Si
Evaluer : l'énergie de 1°
ionisation ; le rayon atomique ; le rayon de covalence ; l'électronégativité
d'Alred et Rochow.
Fluor : F Z=9 : 1s2 2s2 2p5
Energie de première ionisation :
F è F+
+ 1 e-
EF = 2 E1 + 7 E2
EF+ = 2 E1 + 6 E'2
E.I.1 = EF+ - EF= 6 E'2 - 7 E2
Calcul de E2 :
Z* = 9 - ( 6 * 0,35 ) - ( 2
* 0,85 ) = 5,2
E2 = -13,6 * 5,22
/ 4 = -91,94 eV
Calcul de E'2 :
Z* = 9 - ( 5 * 0,35 ) - ( 2
* 0,85 ) = 5,55
E2 = -13,6 *
5,552 / 4 = -104,73 eV
Calcul de E.I.1 :
E.I.1 = ( 6 * -104,73 ) - (
7 * -91,94 ) = 15,2 eV = 1467 kJ.mol-1 (expérimental 17,4 eV)
Rayon atomique : Ratom = a0 * n2/Z*
= 0,529 * 4 / 5,2 = 0,41 A°
Rayon de covalence :
Rcov = 0,215 n*2/Z* + 0,148 n* + 0,225
Rcov = 0,215 * 4 / 5,2 +
0,148 * 2 + 0,225 = 0,686 A° (expérimental 0,72 A°)
Electronégativité
d'Alred et Rochow :
XA-R = 0,34 Z*/Rcov2
+ 0,67 = 0,34 * 5,2 / 0,6862 + 0,67 = 4,4 (valeur des tables 4,1)
Oxygène : O Z=8 : 1s2 2s2 2p4
Energie de première ionisation :
O è O+
+ 1 e-
EO= 2 E1 + 6 E2
EO+ = 2 E1 + 5 E'2
E.I.1 = EO+ - EO= 5 E'2 - 6 E2
Calcul de E2 :
Z* = 8 - ( 5 * 0,35 ) - ( 2
* 0,85 ) = 4,55
E2 = -13,6 *
4,552 / 4 = -70,39 eV
Calcul de E'2 :
Z* = 8 - ( 4 * 0,35 ) - ( 2
* 0,85 ) = 4,9
E2 = -13,6 * 4,92
/ 4 = -81,63 eV
Calcul de E.I.1 :
E.I.1 = ( 5 * -81,63 ) - (
6 * -70,39 ) = 14,2 eV = 1369 kJ.mol-1 (expérimental 13,6 eV)
Rayon atomique : Ratom = a0 * n2/Z*
= 0,529 * 4 / 4,55 = 0,43 A°
Rayon de covalence :
Rcov = 0,215 n*2/Z* + 0,148 n* + 0,225
Rcov = 0,215 * 4 / 4,55 + 0,148
* 2 + 0,225 = 0,710 A° (expérimental 0,73 A°)
Electronégativité
d'Alred et Rochow :
XA-R = 0,34 Z*/Rcov2
+ 0,67 = 0,34 * 4,55 / 0,7102 + 0,67 = 3,7 (valeur des tables 3,5)
Carbone : O Z=6 : 1s2 2s2 2p2
Energie de première
ionisation :
C è C+
+ 1 e-
EC= 2 E1 + 4 E2
EC+ = 2 E1 + 3 E'2
E.I.1 = EC+ - EC= 3 E'2 - 4 E2
Calcul de E2 :
Z* = 6 - ( 3 * 0,35 ) - ( 2
* 0,85 ) = 3,25
E2 = -13,6 *
3,252 / 4 = -35,91 eV
Calcul de E'2 :
Z* = 6 - ( 2 * 0,35 ) - ( 2
* 0,85 ) = 3,6
E'2 = -13,6 *
3,62 / 4 = -44,06 eV
Calcul de E.I.1 :
E.I.1 = ( 3 * -44,06 ) - (
4 * -35,91) = 11,5 eV = 1106 kJ.mol-1 (expérimental 11,3 eV)
Rayon atomique : Ratom = a0 * n2/Z*
= 0,529 * 4 / 3,25 = 0,65 A°
Rayon de covalence :
Rcov = 0,215 n*2/Z* + 0,148 n* + 0,225
Rcov = 0,215 * 4 / 3,25 +
0,148 * 2 + 0,225 = 0,786 A° (expérimental 0,77 A°)
Electronégativité
d'Alred et Rochow :
XA-R = 0,34 Z*/Rcov2
+ 0,67 = 0,34 * 3,25 / 0,7862 + 0,67 = 2,5 (valeur des tables 2,5)
Magnésium : Mg Z=12 : 1s2 2s2 2p6 3s2
Energie de première ionisation :
Mg è Mg+
+ 1 e-
EMg= 2 E1 + 8 E2 + 2 E3
EMg+ = 2 E1 + 8 E2 + E'3
E.I.1 = EMg+ - EMg = E'3 - 2 E3
Calcul de E3 :
Z* = 12 - ( 1 * 0,35 ) - (
8 * 0,85 ) - 2 = 2,85
E3 = -13,6 *
2,852 / 9 = -12,27 eV
Calcul de E'3 :
Z* = 12 - ( 8 * 0,85 ) - 2
= 3,6
E'3 = -13,6 *
3,22 / 9 = -15,47 eV
Calcul de E.I.1 :
E.I.1 = (-15,47 ) - ( 2 *
-12,27) = 9,1 eV = 876 kJ.mol-1 (expérimental 7,6 eV)
Rayon atomique : Ratom = a0 * n2/Z*
= 0,529 * 9 / 2,85 = 1,67 A°
Rayon de covalence :
Rcov = 0,215 n*2/Z* + 0,148 n* + 0,225
Rcov = 0,215 * 9 / 2,85 +
0,148 * 3 + 0,225 = 1,348 A° (expérimental 1,36 A°)
Electronégativité
d'Alred et Rochow :
XA-R = 0,34 Z*/Rcov2
+ 0,67 = 0,34 * 2,85 / 1,3482 + 0,67 = 1,4 (valeur des tables 1,2)
Silicium : Si Z=14 :
1s2 2s2 2p6 3s2 3p2
Energie de première
ionisation :
Si è Si+ + 1 e-
ESi= 2 E1 + 8 E2 + 4 E3
ESi+ = 2 E1 + 8 E2 + 3 E'3
E.I.1 = ESi+ - ESi = 3 E'3 - 4
E3
Calcul de E3 :
Z* = 14 - ( 3 * 0,35 ) - (
8 * 0,85 ) - 2 = 4,15
E3 = -13,6 * 4,152
/ 9 = -6,27 eV
Calcul de E'3 :
Z* = 14 - ( 2 * 0,35 ) - (
8 * 0,85 ) - 2 = 4,5
E'3 = -13,6 *
3,22 / 9 = -4,87 eV
Calcul de E.I.1 :
E.I.1 = ( 3 * -4,87 ) - ( 4
* -6,27) = 10,5 eV = 876 kJ.mol-1 (expérimental 10,4 eV)
Rayon atomique : Ratom = a0 * n2/Z*
= 0,529 * 9 / 4,15 = 1,147 A°
Rayon de covalence :
Rcov = 0,215 n*2/Z* + 0,148 n* + 0,225
Rcov = 0,215 * 9 / 4,15 +
0,148 * 3 + 0,225 = 1,135 A° (expérimental 1,11 A°)
Electronégativité
d'Alred et Rochow :
XA-R = 0,34 Z*/Rcov2
+ 0,67 = 0,34 * 4,15 / 1,1352 + 0,67 = 1,9 (valeur des tables 1,7)
* Par comparaison des n2/Z*,
classer les entités suivantes par ordre de taille croissante : Li - Na+
- O - F- - Mg2+ - C - S - N3- - S2-
Comparer le classement
obtenu à la réalité (on prendra les rayons ioniques et les rayons de covalence
du cours).Recommencez le classement en séparant atomes neutres et ions. Conclusions
?
Li Z=3 : 1s2 2s1
Z* = 3 - ( 2 * 0,85 ) = 1,3
n = 2
n2/Z* = 4 / 1,3 = 3,08
Rcov = 1,23 A°
Na+ Z=11 : 1s2 2s2 2p6
Z* = 11 - ( 7 * 0,35 ) - (2 * 0,85) = 6,85
n = 2
n2/Z* = 4 / 6,85 = 0,58
Rion = 0,95 A°
O Z=8 : 1s2 2s2 2p4
Z* = 8 - ( 5 * 0,35 ) - (2 * 0,85) = 4,55
n = 2
n2/Z* = 4 / 4,55 = 0,88
RCov = 0,73 A°
F- Z=9 : 1s2 2s2 2p6
Z* = 9 - ( 7 * 0,35 ) - (2 * 0,85) = 4,85
n = 2
n2/Z* = 4 / 4,85 = 0,82
Rion = 1,36 A°
Mg2+ Z=12 : 1s2 2s2 2p6
Z* = 12 - ( 7 * 0,35 ) - (2 * 0,85) = 7,85
n = 2
n2/Z* = 4 / 4,55 = 0,51
Rion = 0,65 A°
C Z=6 : 1s2 2s2 2p2
Z* = 6 - ( 3 * 0,35 ) - (2 * 0,85) = 3,25
n = 2
n2/Z* = 4 / 3,25 = 1,23
RCov = 0,77 A°
S Z=16 : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p4
Z* = 16 - ( 5 * 0,35 ) - (8 * 0,85) - 2 = 5,45
n = 3
n2/Z* = 9 / 5,45 = 1,65
RCov = 1,02 A°
N3- Z=7 : 1s2 2s2 2p6
Z* = 7 - ( 7 * 0,35 ) - (2 * 0,85) = 2,85
n = 2
n2/Z* = 4 / 2,85 = 1,40
Rion = 1,71 A°
S2- Z=16 : 1s2 2s2 2p6 3s2
3p6
Z* = 16 - ( 7 * 0,35 ) - (8 * 0,85) -2 = 4,75
n = 3
n2/Z* = 9 / 4,75 = 1,89
Rion = 1,84 A°
Classement par ordre de n2/Z*
croissant :
Mg2+ < Na+ < F- < O < C < N3-
< S < S2- < Li
Classement réel :
Mg2+ < O <
C < Na+ < S < Li < F- < N3-
< S2-
Les classements obtenus
sont très différents l'un de l'autre.
Classement par ordre de n2/Z*
croissant des éléments neutres : O < C < S < Li
Classement réel des
éléments neutres : O < C < S < Li
On obtient le même
classement.
Classement par ordre de n2/Z*
croissant des ions : Mg2+ < Na+ < F-
< N3- < S2-
Classement réel des ions :
Mg2+ < Na+ < F- < N3- <
S2-
On obtient ici aussi le
même classement.
Conclusion : la valeur de n2/Z*
est un bon critère de classement des atomes neutres ou des ions par tailles
croissantes mais il ne faut comparer entre elles que des espèces de même
nature.
Dans la très grande
majorité des cas il suffira donc de comparer les valeurs de n2/Z* de
deux espèces de même nature pour les classer par ordre de taille. Il arrive
néanmoins de temps en temps que des inversions se produisent.
Remarque : Les rayons de
covalence calculés par la formule vue en cours conduisent eux toujours au bon
classement.